Nous prenons un bus, et c'est parti pour de longues heures : presque 12 heures, pour parcourir plus de la moitié du pays (Trinidad est presque au centre, sur la côte sud, et Santiago est à l'extrémité orientale, côte sud également). On traverse une diversité de paysages et de villes, comme Camaguey, Las Tunas, Holguin et pour finir, Bayamo. Tant de noms qui remplissent la littérature cubaine.
D'ailleurs, durant ce trajet, je lis un roman cubain : Le partage des eaux, d'Alejo Carpentier. Voyage au Venezuela, au coeur de la forêt amazonienne. Sublime.
Avant l'arrivée, on admire les montagnes de la Sierra Maestra, fief des révolutionnaires quand ils luttaient pour prendre le pouvoir.
A Santiago, on arrive totalement crevés par le trajet, il fait déjà nuit. A la gare routière, les taxis se battent pour prendre les touristes - à Cuba, les touristes ont des bus réservés, car les bus normaux leur son interdits. Nous partageons finalement un taxi avec un couple de Barcelonais et nous arrivons dans une casa qui est loin d'être extraordinaire. Mais bon.
Après avoir posé nos sacs, on se dépêche de sortir : on sait d'expérience, que si on veut manger, il faut s'y prendre tôt et là, l'heure devient critique!
On marche jusqu'au centre ville, à 10 min. Les rues sont presque désertes. Du jamais vu pour nous, à Cuba. On trouve tout de même un petit restaurant d'Etat ouvert - on sait d'avance que ça ne va pas être bon, qu'il manquera la moitié de ce qui est proposé sur le menu, notamment le poulet... mais pas le choix.
Il y a un groupe qui joue de la salsa, et les tables sont toutes occupées par des touristes, dont certains étaient dans notre bus... On noie notre désillusion sur Santiago en buvant des mojitos. Petite parenthèse : ici, ce cocktail est à environ 2 dollars (c'est pourquoi on en profite; à Paris, ce n'est pas la même, en Guadeloupe, non plus!) et le dernier soir, on a découvert le mojito le moins cher du monde (au moins) : 10 pesos, c'est-à-dire moins d'un franc... .
En sortant, les rues sont toujours vides. On tombe tout de même sur un rasta qui nous aborde et nous demande d'où l'on vient. Ce qui arrive tout le temps, et d'habitude, c'est pour nous demander ensuite de l'argent ou des vêtements. Le gars est sympa et nous dit qu'il y a un énorme concert ce soir, sur la place de la Révolution. C'est un des groupes cubains les plus connus, Los Van Van (on les a vus en concert en Guadeloupe dans un festival), et c'est gratuit.
Forcément, on se rue sur un taxi - la place de la Révolution est loin. Le gars vient avec nous.
On arrive sur la fameuse place, et là on comprend mieux pourquoi le centre était désert. La place est immense et pourtant remplie de monde. Tout Santiago est là, ou presque.
La ferveur est là aussi : les gens dansent, chantent, hurlent, collés les uns contre les autres. On se faufile parmi eux et on savoure. L'ambiance est énorme. Toutes les générations sont là. Les filles sont habillées de façon super sexy et bougent de façon sexy. Ca me rappelle St-Martin!
Le lendemain, on profite de la journée pour se balader dans la ville. On mange des pizzas comme tous les jours, dans la rue. Elles sont fabriquées dans les appartements, et vendues par la fenêtre à un prix défiant toute concurrence : 5 pesos la pizza queso et 10 la jamon. Moins de 50 centimes d'euros. Elles sont servies sur un bout de carton ou de papier, qui absorbe -un peu - et laisse couler - beaucoup - la graisse. Miam, on adore! On en mange réellement tous les jours depuis qu'on les a découvertes et on cherche toujours le meilleur spot de la ville. La seule difficulté : attendre en plein soleil le temps qu'elle cuise au four... Il faut mériter sa pizza.
Le centre de Santiago est assez petit : il y a une jolie place avec la mairie, un grand hôtel (sur la terrasse duquel on passera beaucoup de temps à boire des mojitos devant des concerts), la cathédrale. Beaucoup de monde assis sur la place, à l'ombre, pour se reposer un peu de la chaleur. Tout en fumant un cigare.
Une des rues principales de Santiago. Record de queue pour les pizzas : plus de 30 minutes. Les Cubains sont encore plus patients que les Guadeloupéens : ici, les files d'attente sont le lot quotidien pour s'acheter n'importe quoi. Devant les boutiques de la Havane, devant les restos, c'est impressionnant. C'était surtout le cas devant les boutiques de fourniture scolaire, juste avant la rentrée.
Les traces de la richesse culturelle au début de la révolution. Le cinéma est fermé.
On aperçoit des rastas défiant toute compétition. Pourtant, à Cuba, ils sont plutôt rares. C'est pas très "latin". Mais on est juste à côté de la Jamaïque...
Certains font quand même plus Cubains.
La place de la Révolution - de jour, sans la foule du concert.
Un voisin.
Ensuite, on découvre l'ancien quartier français de la ville. Explications : après l'indépendance déclarée par Haïti en 1804, les colons, français, se sont réfugiés dans l'île voisine, Cuba. Ce quartier est aujourd'hui délabré. Les rues descendent vers le port. Les escaliers se succèdent.
Chômage oblige, beaucoup de monde dans les rues, sur les balcons, sur les terrasses.
1 commentaire:
cela donne envie de découvrir Santiago et d'emprunter les mêmes pas !
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