jeudi 22 octobre 2009

Jusqu'à la fin - bus Santa Clara taxi puis la Havane

Nous rebattons notre record d'heures de bus en faisant les 6h de Baracoa jusqu'à Santiago, puis après avoir dîné, en enchaînant avec un bus de nuit jusqu'à Santa Clara (direction La Havane).
A Santa Clara, on descend à 9h du matin. Le bus continue sa route vers la capitale. Et là, on apprend que tous les bus sont complets pour aller à La Havane jusqu'à début septembre. Oups! On a tout de même un avion à prendre (en plus, il n'y en a qu'un par semaine).
Donc, le séjour à Santa Clara se transforme en mission speed : trouver un moyen de rentrer à La Havane. On va à la gare - il y a des trains à Cuba (c'est d'ailleurs l'unique île des Caraïbes où ils circulent encore) - mais les listes sont complètes pour plusieurs semaines. Et puis le train, c'est pas vraiment un moyen de transport sûr ici : on part mais on ne sait pas quand on arrive.
Devant la gare, on rencontre un couple de français qui font le tour du monde et qui sont dans la même merde que nous. On trouve un taxi qui accepte de nous emmener tous les 4 à La Havane, pour 20 dollars chacun (moins cher que le bus!). On passe à la casa récupérer nos sacs, on annule la nuit, et on part. La voiture est un vieux déchet, c'est pas très rassurant. On a 4 heures de route au moins. Sachant que l'autoroute est quelque peu blindée de trous. Bien sûr, on se tape une averse tropicale : on ne voit plus les fameux trous car les essuie-glaces sont un peu vieux et ne veulent pas fonctionner. Heureusement, le récit des voyages de Laurent et Delphine nous occupe l'esprit.
Arrivés sains et saufs, on trouve une casa ensemble : on partage une maison pour 30 CUC la nuit, bonne affaire!
On passe les derniers jours à profiter de La Havane. On rentre dans le Capitole, réplique à l'identique de celui de Washington.



On n'oublie pas Fidel, ni Raul.


On achète des cigares, of course!


On découvre les quartiers modernes. On passe des heures le soir sur le Malecon, le front de mer, blindé de jeunes, de couples, de familles. Ici, les jeunes sont habillés à la mode : marques américaines, pantalons slim, etc. Et il y en a même qui dansent la techtonik! Je leur demande si je peux les filmer, ils sont ravis.














Il y a encore des concerts gratuits : reggaeton (dancehall en espagnol, venu de Saint Domingue et qui se répand dans les pays hispanophones) au programme, chaude ambiance de wine (les filles qui remuent leurs fesses de façon très suggestive). Les policiers sont là bien sûr, et profitent eux aussi du spectacle.

Le clip du tube (messieurs, régalez vous les yeux) :
http://www.youtube.com/watch?v=uHgnebZ_jYo





Le fameux mojito le moins cher du monde.




Avant-dernier jour : nous marchons jusqu'à la place de la Révolution (celle de La Havane cette fois) pour voir ce lieu mythique des rassemblements de Fidel. Et bien sûr, photo obligée pour le portrait du Che.






Dernier soir : re Malecon. Au revoir Cuba... Retour en Guadeloupe.

Baracoa - jours 14-15-16

C'est reparti pour le bus. On continue vers l'est, mais sur la côte nord cette fois. On traverse la ville de Guantanamo - ville lambda, malgré la présence de la fameuse base américaine juste à côté.
Le bus va de plus en plus lentement : la route est très étroite, très sinueuse, très pentue. Nous devons traverser les montagnes de l'extrémité est de l'île.
Les paysages sont sublimes : on longe parfois la côte et la mer turquoise, on traverse la jungle, on voit des centaines de cocotiers (chose assez rare sur le reste de l'île en fait- Cuba, c'est le pays du palmier), on voit des maisons perdues, des cactus étonnants.
Et puis on finit quand même par arriver à Baracoa, cette petite bourgade perdue, isolée par les montagnes. La ville en elle-même n'est pas géniale, mais les alentours font rêver.
Des plages, des rivières, des canyons. Les photos arrivent bientôt.
Baracoa c'est aussi la meilleure casa de Cuba : on se régale au petit déj avec les mangues, le cacao fait maison - un délice! - (Baracoa c'est la ville du cacao), puis le soir avec le poisson au lait de coco (spécialité du coin en raison du nombre de cocotiers), les crevettes, les langoustes... On mange sur la terrasse de la maison, le toit.
Les soirs, on reste des heures à bavarder dans la rue, tout en écoutant, toujours, les groupes de salsa.
Malheureusement, il faut bien repartir un jour vers l'ouest...

Santiago - Jour 11-12-13

Nous quittons Fred avec tristesse. Il doit repartir vers la Havane, car la fin de son voyage approche - tout le monde n'a pas la chance d'être prof. Nous, nous voulons continuer vers l'est.
Nous prenons un bus, et c'est parti pour de longues heures : presque 12 heures, pour parcourir plus de la moitié du pays (Trinidad est presque au centre, sur la côte sud, et Santiago est à l'extrémité orientale, côte sud également). On traverse une diversité de paysages et de villes, comme Camaguey, Las Tunas, Holguin et pour finir, Bayamo. Tant de noms qui remplissent la littérature cubaine.
D'ailleurs, durant ce trajet, je lis un roman cubain : Le partage des eaux, d'Alejo Carpentier. Voyage au Venezuela, au coeur de la forêt amazonienne. Sublime.
Avant l'arrivée, on admire les montagnes de la Sierra Maestra, fief des révolutionnaires quand ils luttaient pour prendre le pouvoir.

A Santiago, on arrive totalement crevés par le trajet, il fait déjà nuit. A la gare routière, les taxis se battent pour prendre les touristes - à Cuba, les touristes ont des bus réservés, car les bus normaux leur son interdits. Nous partageons finalement un taxi avec un couple de Barcelonais et nous arrivons dans une casa qui est loin d'être extraordinaire. Mais bon.
Après avoir posé nos sacs, on se dépêche de sortir : on sait d'expérience, que si on veut manger, il faut s'y prendre tôt et là, l'heure devient critique!

On marche jusqu'au centre ville, à 10 min. Les rues sont presque désertes. Du jamais vu pour nous, à Cuba. On trouve tout de même un petit restaurant d'Etat ouvert - on sait d'avance que ça ne va pas être bon, qu'il manquera la moitié de ce qui est proposé sur le menu, notamment le poulet... mais pas le choix.
Il y a un groupe qui joue de la salsa, et les tables sont toutes occupées par des touristes, dont certains étaient dans notre bus... On noie notre désillusion sur Santiago en buvant des mojitos. Petite parenthèse : ici, ce cocktail est à environ 2 dollars (c'est pourquoi on en profite; à Paris, ce n'est pas la même, en Guadeloupe, non plus!) et le dernier soir, on a découvert le mojito le moins cher du monde (au moins) : 10 pesos, c'est-à-dire moins d'un franc... .

En sortant, les rues sont toujours vides. On tombe tout de même sur un rasta qui nous aborde et nous demande d'où l'on vient. Ce qui arrive tout le temps, et d'habitude, c'est pour nous demander ensuite de l'argent ou des vêtements. Le gars est sympa et nous dit qu'il y a un énorme concert ce soir, sur la place de la Révolution. C'est un des groupes cubains les plus connus, Los Van Van (on les a vus en concert en Guadeloupe dans un festival), et c'est gratuit.
Forcément, on se rue sur un taxi - la place de la Révolution est loin. Le gars vient avec nous.
On arrive sur la fameuse place, et là on comprend mieux pourquoi le centre était désert. La place est immense et pourtant remplie de monde. Tout Santiago est là, ou presque.
La ferveur est là aussi : les gens dansent, chantent, hurlent, collés les uns contre les autres. On se faufile parmi eux et on savoure. L'ambiance est énorme. Toutes les générations sont là. Les filles sont habillées de façon super sexy et bougent de façon sexy. Ca me rappelle St-Martin!

Le lendemain, on profite de la journée pour se balader dans la ville. On mange des pizzas comme tous les jours, dans la rue. Elles sont fabriquées dans les appartements, et vendues par la fenêtre à un prix défiant toute concurrence : 5 pesos la pizza queso et 10 la jamon. Moins de 50 centimes d'euros. Elles sont servies sur un bout de carton ou de papier, qui absorbe -un peu - et laisse couler - beaucoup - la graisse. Miam, on adore! On en mange réellement tous les jours depuis qu'on les a découvertes et on cherche toujours le meilleur spot de la ville. La seule difficulté : attendre en plein soleil le temps qu'elle cuise au four... Il faut mériter sa pizza.

Le centre de Santiago est assez petit : il y a une jolie place avec la mairie, un grand hôtel (sur la terrasse duquel on passera beaucoup de temps à boire des mojitos devant des concerts), la cathédrale. Beaucoup de monde assis sur la place, à l'ombre, pour se reposer un peu de la chaleur. Tout en fumant un cigare.


Une des rues principales de Santiago. Record de queue pour les pizzas : plus de 30 minutes. Les Cubains sont encore plus patients que les Guadeloupéens : ici, les files d'attente sont le lot quotidien pour s'acheter n'importe quoi. Devant les boutiques de la Havane, devant les restos, c'est impressionnant. C'était surtout le cas devant les boutiques de fourniture scolaire, juste avant la rentrée.



Les traces de la richesse culturelle au début de la révolution. Le cinéma est fermé.



On aperçoit des rastas défiant toute compétition. Pourtant, à Cuba, ils sont plutôt rares. C'est pas très "latin". Mais on est juste à côté de la Jamaïque...



Certains font quand même plus Cubains.



La place de la Révolution - de jour, sans la foule du concert.



Un voisin.



Ensuite, on découvre l'ancien quartier français de la ville. Explications : après l'indépendance déclarée par Haïti en 1804, les colons, français, se sont réfugiés dans l'île voisine, Cuba. Ce quartier est aujourd'hui délabré. Les rues descendent vers le port. Les escaliers se succèdent.
Chômage oblige, beaucoup de monde dans les rues, sur les balcons, sur les terrasses.


























Certaines ont la chance de travailler - on les remarque facilement quand elles rentrent chez elles.


Dessins d'enfants pas comme les autres.




dimanche 18 octobre 2009

Trinidad - Jours 8, 9 et 10

Toujours avec Fred! Trinidad, c'est une ville coloniale de 40 000 habitants, très colorée, aux maisons en bois, aux fenêtres protégées par les grilles...













Notre casa, son patio, ses chaises, son carrelage. Restes des splendeurs d'antan.




Les alentours sont superbes : vallées couvertes de palmiers, plages de sable fin, montagne. Dans la vallée de Los Ingenios, nous grimpons au sommet de la tour qui servait à la surveiller les esclaves dans les plantations de canne à sucre. Elle est classée au patrimoine mondial de l'Humanité.