vendredi 20 février 2009

Brevet blanc

Remise des copies du brevet blanc ce matin, à mes 3 troisièmes...
- Madame, c'est j'ai eu 5 en histoire, je peux quand même avoir le brevet?
- Madame, c'est nul, on nous a rien expliqué! On nous a pas dit qu'il fallait choisir un seul sujet!
(Je leur avais dit 50 fois, et en plus, c'était écrit en gros sur le sujet... mais plus de 50% des élèves ont fait les 2 sujets au lieu d'en choisir un seul...)
-Madame, je savais que j'aurais 2 : j'avais trop la flemme!
- Madame, je révise plus, ça sert à rien. J'ai eu que 4,5!
- Madame, vous faites exprès pour nous décourager... C'est tous les profs comme ça!
(ce n'est pas moi qui ai corrigé leurs copies)

Bilan : -une classe avec 1 élève qui n'a pas la moyenne : ce sont mes bons élèves, qui ont d'excellentes notes
- une classe où 3 élèves ont la moyenne, avec une note qui culmine à 13, hoho!
- une classe où 2 élèves ont 10, et les autres s'enfoncent jusqu'à 1...

En fait, ils ont réussi à faire pire que d'habitude. A la lecture de leurs copies, c'est comme s'ils n'avaient jamais mis un pied dans mon cours... J'adore!
Ils ont quand même globalement retenu un truc : Hitler n'aime pas les juifs... Voilà à quoi se résument 6 mois de travail...

C'est les vacances!

Ca y'est les vacances de Carnaval sont arrivées. Même si c'est juste une semaine... Le souci, c'est que je suis pour l'instant bloquée à St Martin : il y a bien des avions qui circulent vers Pointe à Pitre, mais il y a encore trop de barrages en Guadeloupe. C'est trop risqué de faire le trajet pour l'instant... Alors, on attend, et j'espère pouvoir partir dans les prochains jours.
Pour Julien, ce n'est que la suite des vacances, si l'on peut dire, vu qu'il n'a pas travaillé depuis le début de mouvement le 20 janvier. Ca fait déjà 5 semaines, et rien ne nous assure que les cours reprennent à la rentrée... Il risque d'y avoir un bon allègement des programmes cette année et les élèves vont être dans un drôle d'état. A suivre.

samedi 14 février 2009

Hauts les prix!

Petit complément sur les prix : c'est une étude faite pour comparer les prix entre Paris, province et Martinique sur le site Bondamanjak. 
No comment.

COMPARAISONS DE PRIX ENTRE LES ANTILLES ET PARIS...PDFImprimerEnvoyer
Samedi, 07 Février 2009 21:19

http://www.bondamanjak.com/images/code_barre.jpg

Nous avions publié une étude comparative sur LE PANIER DE LA MENAGERE (du 8 novembre 2008)... Accrochez-vous, comparer les prix PARIS, PROVINCE et MARTINIQUE risque de porter un mauvais coup à votre moral... si vous habitez dans cette île !! A vous de juger... 

La crise financière ne va pas arranger les choses. Pire elle risque de faire le ménage dans le panier déjà percé de la ménagère...

  • 1 pack de 6 bouteilles d'eau Evian (1.5L)  3.54 euros / 3.52 euros/ 6.49 euros
  • 1 pack de 6 bouteilles de lait 1/2 écrémé marque Viva de Candia 5.19 euros/ 5.52 euros/ 8.58 euros
  • 12 rouleaux de papier toilette (rose) Lotus 3.81euros / 3.54 euros / 6.95 euros
  • 1 baril de lessive Ariel (vert) 2.6Kg  9.17 euros / 9.20 euros / 13.65 euros
  • Beurre Président Doux (ds emballage plastique rigide)  2.09 euros  /1.67 euros / 3.19 euros
  • 1 sac de 1Kg de carottes (1er prix) 0.79 euros / 0.66 euros / 1.77euros
  • 1 boite de conserve de pts pois d'Aucy 560g 1.17euros / 1.30 euros / 1.70 euros
  • 1 tablette de chocolat Nestlé dessert 1.63 euros / 1.59 euros / 2.99 euros
  • 1 paquet de pâtes panzani coquillettes 500g 0.90 euros / 0.84 euros / 1.85 euros
  • 1 pack de 6 bières Kronenbourg 2.56 euros / 2.63 euros  / 5.98 euros
  • 4 yaourts danone nature 0.60 euros / 0.65 euros / 1.60 euros
  • 1Kg de pommes golden cat.1. 1.99 euros  / 2.69 euros / 2.80 euros .
  • 1 baguette de pain 0.40 euros/ 0.59 euros / 0.59 euros
  • 2 petits pots bébé Blédina aux fruits 1.43 euros / 1.15 euros /1.80 euros
  • 1 salade laitue cat.1. 0.99 euros / 0.79 / 1.35 euros cat 2
  • 1 boite de vache qui rit 8 parts 2.09 / 1.51 euros / 1.65 euros     
  • 1Kg de tomates 2.59 euros / 1.99 euros /  5.99 euros
  • Total Paris : 40.94 euros
  • Total province : 40,40 euros
  • Total Martinique :  68,93 euros
...Prix relevés le 28 octobre 2008 à Paris et en province...les prix Martinique ont été rélévés le 6 novembre  2008 dans un hyper au Lamentin. 

Les maîtres de la Martinique

Documentaire à voir absolument : il a été diffusé sur Canal + la semaine dernière et a beaucoup circulé sur internet tellement il a choqué ceux qui l'ont vu.
On y voit les "békés" de la Martinique, c'est-à-dire les blancs descendants des colons de l'époque esclavagiste. Et on apprend entre autres qu' ils représentent 1 % de la population pour 
- 20 % de la richesse
- 50 % des terres agricoles
-40 % de la grande distribution (alors que la loi interdit qu'un seul groupe possède plus de 20 % de la grande distribution sur un territoire)
Monsieur Hayot, propriétaire de Carrefour, Champion, Leader Price (en Martinique et en Gwada), a la 119e fortune de France. C'est son groupe qui fixe les prix, pour le moins folkroriques:
- 500 g de pâtes Panzani 3,50 euros (un tout petit plus cher qu'en métropole!)
- 1,89 euro le k de bananes martiniquaises, contre 1,20 à Paris pour les mêmes bananes... Logique?
On y voit aussi un béké dire qu'il est contre le métissage car il faut préserver la pureté de la race blanche de leurs ancêtres.
Voilà un docu qui tombe au bon moment pour montrer les abus subis ici par la population et légitimer les revendications.

Les liens pour le voir sur dailymotion (en 3 petites parties) :
http://www.dailymotion.com/video/x8cfgn_esclavage-moderneles-derniers-maitr_webcam
- http://www.dailymotion.com/video/x8c5ll_esclavage-moderneles-derniers-maitr_webcam
- http://www.dailymotion.com/video/x8c5f2_les-derniers-maitres-de-la-martiniq_webcam

PS : pouvez-vous dire dans les commentaires comment ce conflit est vu par chez vous?

Et pendant ce temps, en Guadeloupe...


 En Guadeloupe, pas de changement pour l'instant. Le mouvement continue puisque les négociations n'ont pas abouti. Le nouveau départ d'Yves Jégo et le refus de l'Etat de donner de l'argent n'ont pas arrangé les choses.
Du coup, c'est toujours la galère pour l'essence. Julien n'a pas pu sortir de la semaine, afin d'économiser le carburant. Idem pour les courses : les rares magasins ouverts n'ont plus grand chose. Du coup, c'est régime pâtes! On peut quand même trouver des fruits et légumes dans les marchés et dans la rue, c'est pas mal.
Et tous les jours, la même question : combien de temps ça peut encore durer? Quand est-ce que les négociations vont aboutir? Suspense!

Un petit article du Monde sur le leader du LKP  Elie Domota (on y apprend au passage qu'il a fait ses études à Limoges!) :Elie Domota, le rouge et le noir

La grève débarque à St-Martin



2 photos parues dans le journal local St Martin's Week à propos du mouvement des enseignants à St-Martin. (vous m'avez trouvée?)

   
Depuis mardi, le mouvement social est arrivé à St-Martin. Chose qui paraissait peu probable jusqu'alors : la population saint-martinoise est beaucoup moins politisée et habituée aux luttes sociales que celle de la Guadeloupe ; les prix sont souvent moins chers en raison de la défiscalisation et du taux de change avantageux en dollar, etc.
Et pourtant, lundi soir a eu lieu une réunion avec le mouvement contre la  vie chère à St-Martin, les enseignants, des agents EDF et France Télécom, dans le but d'organiser le mouvement social dans l'île.
Résultat, mardi matin, chaque établissement scolaire a procédé au vote en assemblée générale. Les 3 collèges et le lycée se sont mis en grève, ainsi que quelques écoles primaires.
Dans mon collège, on a décidé à la récréation de 9h de bloquer le collège à partir de 14h, le temps d'avertir les élèves. 
Ainsi, à 14h, les enseignants grévistes étaient là pour "bloquer" (en réalité, il n'y avait presque aucun élève à bloquer, ils étaient trop contents d'être en vacances prématurément). Toute l'après-midi, on est resté afin de rédiger nos revendications. 

Voici un résumé :
- des surveillants supplémentaires  (actuellement 6 surveillants pour 1200 élèves, soit 1 surveillant pour 200)
- une diminution  des effectifs dans le collège : bâtiment construit pour 900 élèves, manque de place dans la cour, manque de salles de classe, manque de chaises, manque de toilettes, problème de violence
- un respect du dispositif ZEP : ne plus dépasser 25 élèves par classe
- des contrats et des salaires pour tous les professeurs : certains contractuels n'ont pas été payés depuis décembre et n'ont toujours pas de contrat écrit
- des classes d'accueil adaptées pour les élèves non francophones ou illettrés : effectifs réduits, programmes adaptés, manuels adaptés, professeurs formés
- une formation pour les professeurs : enseignement du français langue étrangère
- une infirmière
- un CPE supplémentaire
- des moyens financiers pour les équipements pédagogiques : une salle informatique, des cartes en histoire-géo, etc.

Vous pouvez voir plus haut la photo parue dans le journal local (St Martin's week) montrant les grévistes de mon collège mardi.


Le lendemain, blocage à 7h devant le collège puis réunion avec les autres établissements au lycée afin de rédiger des revendications communes.
On a repris nos revendications enseignantes et ajouté le soutien au LKP de Guadeloupe : lutte contre la vie chère à St-Martin aussi, puisque l'eau par exemple y est beaucoup plus chère (l'eau potable provient d'une usine de déssalement de l'eau de mer, contrôlée par la plus grosse fortune locale), les loyers sont également très élevés (je payais 550 euros pour un studio), sans parler des produits alimentaires ou de première nécessité (fruits arrivés des Etats-Unis, bouteilles d'eau, de lait...).

Jeudi, blocage de 7h à 11h avec travaux manuels et brainstorming pour la réalisation des banderoles et des pancartes, en français, créole, anglais.
De 14h à 16h, réalisation des tracts en français/anglais.

Vendredi, marche pacifique dans Marigot. Nous avons été agréablement surpris de l'accueil que nous a réservé la population : les mamans ont défilé avec nous,  les commerçants ont fermé leurs rideaux sur notre passage en signe de soutien, nos banderoles et pancartes ont eu beaucoup de succès.

Le problème c'est que ce mouvement divise pas mal la population. Certains disent qu'on n'a pas à soutenir la Guadeloupe puisque St-Martin n'a pas les mêmes problèmes ; d'autres pensent que les professeurs font simplement grève pour être en vacances plus tôt ; le journal local écrit aussi que nous sommes ridicules de demander tous ces moyens alors que nous sommes des fainéants qui venons ici pour la prime mais non pour les enfants...

En tout cas, nos représentants sont reçus par le rectorat lundi, ce qui va sans doute faire cesser la grève. J'espère que ce ne sera pas un échec parce qu'on a de réels besoins, au moins pour l'enseignement...

mardi 3 février 2009

Grosse victoire

Révisions de brevet blanc ce matin.
Dans une mauvaise classe.
- Pour commencer, qui peut me dire quand commence la 1ere Guerre mondiale et quand elle se termine?
- 1914-1918!
Wow, je sers à quelque chose!
(oublions les autres mains levées qui ne disaient pas du tout ces dates-là...)

Dans ma classe excellentissime que j'adore. Les élèves doivent eux-mêmes se poser les questions. Celui qui a la réponse doit à son tour interroger la classe.
- Qui est le ministre de la propagande sous Hitler?
- Goebbels.
- A quelle date l'URSS devient-elle la 3e puissance mondiale?
(Moi : euh, je sais pas, on a vu ça??)
- 1939.
(ah ok...)
- La date de la nuit de cristal?
(euh, en 1938...)
- Le 9 novembre 1938.
(Ils sont trop forts...)

Je parle jamais de cette classe, mais ce sont vraiment des élèves géniaux : hyper travailleurs, curieux, agréables, intéressants, cultivés, ouverts, une maîtrise du français impressionnante, bien meilleurs que moi à leur âge... Un régal. Jamais eu ça en métropole...

Un visiteur

Pas de scolopendre dans mon nouvel appart de Grand-Case. Non, non, on a plutôt un rat, c'est tellement plus sympa!
Je l'ai surpris dans ma chambre en rentrant la nuit la semaine dernière. Agréable surprise.
Puis il a grignoté une banane, des gâteaux... Faut dire qu'on s'occupait bien de lui.
Désormais, il est au régime sec : seulement du digrain un peu partout pour le tuer, haha!
(sans grand effet pour l'instant... on l'entend toujours rôder la nuit sur le toit...)

Pharyngite sous les tropiques

Ici aussi les virus et les coups de froid arrivent en hiver... Me voici donc frappée par une pharyngite / bronchite depuis samedi. Dur dur : fièvre sur la plage, plus de voix pour crier sur les élèves. J'ai donc mis fin à cette torture en me rendant chez le médecin. Celui-ci, d'entrée de jeu, me demande non pas où j'ai mal, mais combien de jours je veux! Le rigolo... J'ai dû le supplier pour qu'il ne m'arrête pas jusqu'à ce week end, car je compte bien reprendre jeudi. Je comprends mieux d'où vient la mauvaise réputation des profs sur l'absentéisme. C'est au médecin qu'on devrait s'en prendre! ;)

lundi 2 février 2009

Grève générale

Ici, depuis deux semaines exactement, c'est la grève générale. Les revendications sont multiples : augmentation des salaires et des minima sociaux, baisse des prix des produits de première nécessité, plus de moyens dans les hôpitaux, dans l'enseignement... Il y a plus de 140 revendications, je vais pas toutes les faire!
A ce mouvement se greffe une grève des gérants de stations service. Donc plus d'essence.
En gros, depuis 2 semaines, on ne peut plus se déplacer en voiture, ni en transports en commun. On ne peut plus acheter de la nourriture, car la plupart des commerces sont fermés car non approvisionnés. Parfois, il y des coupures d'eau ou d'électricité, voire les 2 en mêmes temps pendant 24 heures... Toutes les écoles, collèges, lycées, administrations, centres commerciaux sont fermés. la plupart des personnes ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail.
Il reste heureusement de l'essence pour les personnes prioritaires : médecins, ambulanciers, etc qui peuvent faire le plein dans les 8 stations réquisitionnées sur l'île. Ils sont munis d'une autorisation préfectorale.
La première semaine, Julien avait encore de l'essence mais n'avait plus de travail (collège fermé car pas d'élèves). Il a donc pu promener un peu notre invitée en Grande-Terre. La deuxième semaine, il a utilisé ses dernières réserves pour m'emmener à l'aéroport et rentrer à la maison. Ils ont tous les 2 dû se contenter d'aller tous les jours à la plage la plus proche en stop. Samedi, j'ai dû prendre un taxi pour rentrer de l'aéroport, Julien ayant réussi à en trouver un qui avait de l'essence.
Heureusement, hier, nous avons pu enfin faire découvrir la Basse-Terre à Marie : Olivia est infirmière et a donc le droit au carburant.
Là, Julien est parti faire la queue à une station, mais il ne pense pas avoir assez de gazole pour faire le chemin du retour s'il n'arrive pas à atteindre la pompe... Il y a 4 km de bouchons devant la station car le préfet a annoncé ce matin que toutes les stations allaient être ouvertes aujourd'hui... Du coup, c'est le bordel!
Moi, j'attends mon taxi pour rentrer à St-Martin, où la grève paraît très lointaine. J'ai même des amis qui ne savaient pas que la Guadeloupe était en grève...
Ce qui a beaucoup révolté les gens ici, c'est que les médias nationaux n'ont presque pas parlé de cette grève. Yves Jégo, le secrétaire d'Etat à l'outremer, a refusé de se déplacer durant les 2 premières semaines. Il est finalement arrivé hier soir en promettant des moyens financiers importants... Les négociations continuent et elles sont diffusées en direct, en intégralité, sur une chaîne locale.
Donc, les gens ont été révoltés de voir qu'en métropole, il n'y avait aucun intérêt pour cette grève générale, alors que les membres du gouvernement ont pour habitude de se déplacer rapidement sur les lieux où sévissent des grèves.
C'ela montre bien que pour la plupart des métropolitains les Guadeloupéens sont des citoyens de seconde zone... Les Martiniquais ont d'ailleurs eux aussi commencé le mouvement : le port est en grève, ce qui empêche tout approvisionnement par bateau.
On ne sait pas du tout si la situation va se débloquer dans la semaine, ou dans 2 ou 3... Les Guadeloupéens sont bien décidés à obtenir gain de cause et c'est bien légitime quand l'on sait qu'ici, le coût de la vie est bien plus cher qu'en métropole, que les fonctionnaires (dont nous mêmes) ont un salaire revalorisé de 40 % (prime de vie chère) tandis que ni les minima sociaux ni le Smic ne sont revalorisés, que l'enseignement ici manque de moyens par rapport à a métropole, que les épreuves du Capes commencent à 6h du matin pour être en même temps qu'en métropole (avant c'était même à 4h du matin quand mes collègues l'ont passé), qu'il y a un taux de chômage de 25%, qu'il n'y a qu'une seule équipe de Samu qui peut sortir en même temps sur toute l'île, que les billets pour se rendre en métropole durant les vacances scolaires sont hors de prix (1000 euros l'été), etc.
A suivre...

dimanche 1 février 2009

Ce soir

Après une merveilleuse journée passée en Basse-Terre, nous rentrons en voiture avec des amis. Environ 1h de route avant d'arriver à la maison. Olivia et Jimmy sont à l'avant, Julien, Marie et moi à l'arrière. On parle tranquillement de notre journée, de la grève, etc.
Et là retentit un hurlement terrifiant. C'est Julien. "Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!Un scolopendre! ya un soclopendre sur moi! Haaaaaaaaaaaaaaaaaaa!" S'ensuivent des "Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa" et des "Haa! Haaa!", "Où ça, où ça???", pendant que nous nous débattons tous. "Arrète la voiture, haaa, arrête la voiture!!" Jimmy se range dans le rond-point et nous sortons tous en 1 seconde. Nous, on était en panique, on regardait partout sur nous s'il y avait le fameux scalo, Marie avait perdu sa tong dans la panique. Heureusement, on peut compter sur Jimmy, qui plus zen, prend un briquet pour débusquer la bête. Il tape partout sur les sièges afin de le faire sortir et de le tuer. En vain : pas de trace d'un quelconque scolopendre...
Alors là, le doute s'installe : "T'es sûr que t'as vu un scolopendre?"
"Non, j'ai pas vu. J'ai senti un truc sur mon bra,s qui allait super vite."
"Mais quand t'as regardé?"
"Ben, je sais pas, j'ai cru voir une ombre passer. Mais j'ai peut-être juste senti le vent sur mon bras."
Jimmy ne trouve toujours rien.
"Bon on remonte."
"Non, non, pas tant qu'on l'a pas trouvé!"
"Mais c'est bon, ya rien, il a dû sentir le vent, c'est tout.
Après plusieurs minutes de doute, on finit par remonter. On se dit que c'est une fausse alerte. Mais on reste bien en stress.
On continue la route, pressés d'arriver, mais il reste encore presque une heure...
Et là, nouveaux hurlements. C'est Marie. "Haaaaaaaaaaaaaaa!"
Marie, qui balance son gilet dans lequel elle croit être le scolopendre, à l'avant (sympa pour les autres).
Moi : "Sors, sors!! Arrête la voiture! Marie sors!"
"Je peux pas, je suis paralysée! Haaaa!"
On finit quand même par sortir. Là, a lieu une fouille du gilet, puis une seconde fouille de la voiture pendant que nous paniquons toujours sur la bas-côté de la route. Toujours rien.
Là, impossible de remonter dans la voiture.
Jimmy : "Marie, tu crois pas que t'as juste senti le cordon du maillot de bain? Parce qu'il pend juste au-dessus de ton siège? Parce que là, ya pas de scolopendre..."
Après moult hésitations, on remonte dans la voiture, mais sans grand en train, le coeur qui bat à 200 à l'heure au moins, et la lumière du téléphone braquée un peu partout.
Gros gros stress à l'arrière. On essaie de se persuader les uns les autres que tout ça n'est rien. On se moque un peu de Julien qui est l'instigateur de cette angoisse...
Et là, nouveaux cris : c'est Marie. Elle a senti quelque chose sur son pied. Cette fois, plus raisonnables, on n'arrête pas la voiture. Mais on lève tous les jambes, en inspectant le sol avec panique. Jimmy se marre bien à l'avant.
On ne voit rien.
On se ressaisit et on continue la route.
Concentrés pour ne pas louper un éventuel mouvement sur nous.
Et on arrive finalement sains et sauf, particulièrement soulagés de ne pas avoir été piqués par le scolo.
Et la question reste entière : y'avait-il réellement un scolopendre?


Epilogue :
Ce matin, Jimmy nous appelle. Il a trouvé un scolopendre dans la voiture... On a eu beaucoup de chance de ne pas se faire piquer! La pauvre bête a dû être terrorisée par nos cris...

New appart

Depuis une semaine, j'ai quitté la suite de luxe et emménagé dans mon appart (que j'attendais depuis le 15 octobre!). Ca fait vraiment du bien de se sentir un peu chez soi... surtout que cet appart est splendide : 2 chambres (moi et ma coloc), une cuisine américaine, un grand salon avec poutres apparentes, une terrasse avec vue sur l'océan turquoise et l'île voisine d'Anguilla... J'adore! Il est situé à Grand-Case, ville assez populaire et qui bouge, près de l'aéroport (pratique : je vois atterrir mon avion!), à 6 min de mon collège le matin (en voiture bien sûr) et à 2 min de la plage!
Les photos arrivent bientôt, mais en attendant, voici celles de l'ancienne suite!

On voit le l'étang (réserve naturelle), l'océan avec l'immense plage d'Orient Bay et Green Cay la petite île.