mercredi 21 janvier 2009
Baptême
Et puis le coin en bateau n'est pas trop mal, n'est-ce pas? En plus, le moniteur est extraordinaire lui aussi : on a fini la journée chez lui, avec un bien sympathique coucher de soleil...
Bonne nouvelle : notre nouvelle vacancière, arrivée depuis dimanche, nous a justement offert un appareil photo qui peut nous accompagner pour nos futures plongées. Vous pourrez bientôt partager ça!
Mon collège en photos
La vue depuis mon bureau... C'est plus calme quand c'est vide...
Mon autre vue : l'entrée du parking et les montagnes en arrière-plan.
Et le détail qui tue : les poules du collège! Elles assurent l'animation 24h/24, et sont censées nous protéger non pas du malin, mais des scolopendres, qu'elles adorent picorer... Le chant du coq me rappelle presque mon année en Seine-et-Marne, en plus ensoleillé.
La tour-bureau des CPE et les montagnes accompagnées du ciel bleu. J'adore pouvoir les voir en travaillant :)
Voici les principaux bâtiments du collège, vus de ma salle. (je suis au 2e étage)
Au fond, on aperçoit le lycée et les montagnes encore...
mercredi 7 janvier 2009
Shoah
- Madame, j'ai vu le moustachu hier.
- Quoi?
- Le moustachu là, avec les juifs.
- Quoi?
- Le moustachu qu'on a vu avec toi.
- Aaaah, Hitler.
- Oui, le moustachu là.
- Tu l'as vu à la télé?
- Oui.
Fou rire généra : "Mais madame, il est mort!"
- Oui, mais on peut le voir dans des films...
- Madame, Hitler il est bizarre même!
- Il est fou même!
- Il faut le tuer même!
- Ben, il est mort déjà, ça tombe bien...
- Madame, ils existent encore les camps d'extermination?
- Madame, les juifs existent encore?
- Oui, on en parle beaucoup à la télé en ce moment. Vous avez vu la guerre à Gaza?
- Quoi, les chambres à gaz?
Beaucoup d'ignorance, mais pas d'antisémitisme en vue, c'est déjà pas mal.
- Quoi?
- Le moustachu là, avec les juifs.
- Quoi?
- Le moustachu qu'on a vu avec toi.
- Aaaah, Hitler.
- Oui, le moustachu là.
- Tu l'as vu à la télé?
- Oui.
Fou rire généra : "Mais madame, il est mort!"
- Oui, mais on peut le voir dans des films...
- Madame, Hitler il est bizarre même!
- Il est fou même!
- Il faut le tuer même!
- Ben, il est mort déjà, ça tombe bien...
- Madame, ils existent encore les camps d'extermination?
- Madame, les juifs existent encore?
- Oui, on en parle beaucoup à la télé en ce moment. Vous avez vu la guerre à Gaza?
- Quoi, les chambres à gaz?
Beaucoup d'ignorance, mais pas d'antisémitisme en vue, c'est déjà pas mal.
Coup de boule
Avant les vacances, j'avais eu la grande joie d'être enfin menacée physiquement par un élève. Le rêve de tout prof!
C'était un mercredi, entre 11h et 12h, l'heure la plus propice au calme, hum hum...
C. ne voulait pas arrêter de crier, ce qui ne me plaisait guère. Je lui ai donc demandé 2 fois de se calmer, ce qui bien sûr, l'a encore plus énervé. Il s'est donc mis à dire "chié", (ce qui en créole signifie "fais chier") agrémenté de "fucks". C'est beau les élèves trilingues, non?
Je lui demande donc son carnet. Il refuse.
Je lui dis que je l'exclus du cours. Il refuse!
Je dis à un élève d'aller chercher le CPE. Il crie et menace de frapper l'élève qui ira chercher quelqu'un, et l'élève ne veut plus sortir.
J'envoie quand même l'élève chercher quelqu'un. C. veut maintenant sortir. Et puis non.
Face à face, dans l'embrasure de la porte (j'aurais dû filmer!), on échange quelques mots : "tu sors C.!", "Chié ti-mal!", "Christophe, le CPE va arriver", "Fuck you!" Sympathique, avec la classe dans mon dos.
Heureusement - la vie est bien faite, le CPE est passé devant ma salle (mais par hasard), je l'ai chopé, il a chopé C. Ouf!
Le lendemain, je fonce chez le principal pour lui raconter cette dernière nouvelle.
"C'est rien, c'est pour jouer... Il ne se rend pas compte. On en reparle en janvier!" (merci!)
Hier, armée jusqu'aux dents pour obtenir enfin une sanction contre un élève, j'apprends que le CPE a lancé la procédure pour une commission éducative (l'étape avant le conseil de discipline) pour réfléchir à une solution. Bien sûr, la commission a lieu le jour où je ne suis pas là, logique... Mais j'ai appris que de toute façon, je ne suis pas la seule à avoir eu des problèmes avec C : il a frappé un surveillant.
Il est peut-être temps qu'on en parle...
C'était un mercredi, entre 11h et 12h, l'heure la plus propice au calme, hum hum...
C. ne voulait pas arrêter de crier, ce qui ne me plaisait guère. Je lui ai donc demandé 2 fois de se calmer, ce qui bien sûr, l'a encore plus énervé. Il s'est donc mis à dire "chié", (ce qui en créole signifie "fais chier") agrémenté de "fucks". C'est beau les élèves trilingues, non?
Je lui demande donc son carnet. Il refuse.
Je lui dis que je l'exclus du cours. Il refuse!
Je dis à un élève d'aller chercher le CPE. Il crie et menace de frapper l'élève qui ira chercher quelqu'un, et l'élève ne veut plus sortir.
J'envoie quand même l'élève chercher quelqu'un. C. veut maintenant sortir. Et puis non.
Face à face, dans l'embrasure de la porte (j'aurais dû filmer!), on échange quelques mots : "tu sors C.!", "Chié ti-mal!", "Christophe, le CPE va arriver", "Fuck you!" Sympathique, avec la classe dans mon dos.
Heureusement - la vie est bien faite, le CPE est passé devant ma salle (mais par hasard), je l'ai chopé, il a chopé C. Ouf!
Le lendemain, je fonce chez le principal pour lui raconter cette dernière nouvelle.
"C'est rien, c'est pour jouer... Il ne se rend pas compte. On en reparle en janvier!" (merci!)
Hier, armée jusqu'aux dents pour obtenir enfin une sanction contre un élève, j'apprends que le CPE a lancé la procédure pour une commission éducative (l'étape avant le conseil de discipline) pour réfléchir à une solution. Bien sûr, la commission a lieu le jour où je ne suis pas là, logique... Mais j'ai appris que de toute façon, je ne suis pas la seule à avoir eu des problèmes avec C : il a frappé un surveillant.
Il est peut-être temps qu'on en parle...
De retour
Nous voici de retour en été, après 12 jours d'hiver! Hum, je vais pas m'aventurer à parler des différences de températures (ni du coup de soleil qu'on a pris dimanche à la plage), car en ce moment, c'est un sujet qui fâche... On suit les infos et on compatit, soyez-en sûr! (surtout avec celle qui n'a plus de chaudière dans son immeuble)
Parlons donc boulot! J'ai retrouvé mes charmants élèves... qui n'ont pas changé à vrai dire.
Ce matin, contrôle sur Louis XIV en 4eme. Enfin, contrôle c'est un peu beaucoup dire : c'est plus des exercices où il faut savoir lire dans le livre pour trouver la réponse, voire ne pas être aveugle et regarder une image.
- Où se trouve Louis XIV sur la peinture? (à gauche)
Question qui pose beaucoup de problèmes, car, je n'y avais pas pensé, ils ne savent pas vraiment encore distinguer la droite de la gauche... J'ai donc eu droit à un concert de "Madame, Madame, viens!", "c'est où la droite?", "c'est quoi ma main droite?", "c'est où déjà tu as dit?"... Pas un élève ne le savait tout seul... Ils ont encore démontré leur grand avancement intellectuel!
Et puis, autres questions très difficiles :
- Pourquoi le château de Versailles est-il immense?
"Madame, c'est quoi immense" (10 fois)
- Quels sont les trois ordres de la société?
"Madame, c'est quoi ordre?" / moi : "euh, on a fait 1h là-dessus hier, et c'est écrit texto sur ton livre, que tu as sous les yeux"
- Quel ordre paye les impots?
"Madame, c'est quoi imepote?" / moi : "quoi??! ah, oui, bien sûr, c'est taxes en anglais" / "aah" (5 fois seulement, car c'était la dernière question, seulement pour les plus balèzes!)
Et puis il y a aussi ceux qui m'appellent toutes les 30 secondes pour savoir comment on écrit un mot : "Madame, c'est comment on écrit habillé"? / "Madame, c'est comment on écrit gens?" ...
Enfin, la palme revient à l'élève qui lit à voix haute la 1e question : "quand est né Louis Exevéï?", ah, Louis 14!!
J'ai comme l'impression qu'on teste ma patience... et qu'on cherche à me faire réfléchir : comment peut-on arriver en 4e, après un cursus scolaire entièrement français, dans cet état là?
Parlons donc boulot! J'ai retrouvé mes charmants élèves... qui n'ont pas changé à vrai dire.
Ce matin, contrôle sur Louis XIV en 4eme. Enfin, contrôle c'est un peu beaucoup dire : c'est plus des exercices où il faut savoir lire dans le livre pour trouver la réponse, voire ne pas être aveugle et regarder une image.
- Où se trouve Louis XIV sur la peinture? (à gauche)
Question qui pose beaucoup de problèmes, car, je n'y avais pas pensé, ils ne savent pas vraiment encore distinguer la droite de la gauche... J'ai donc eu droit à un concert de "Madame, Madame, viens!", "c'est où la droite?", "c'est quoi ma main droite?", "c'est où déjà tu as dit?"... Pas un élève ne le savait tout seul... Ils ont encore démontré leur grand avancement intellectuel!
Et puis, autres questions très difficiles :
- Pourquoi le château de Versailles est-il immense?
"Madame, c'est quoi immense" (10 fois)
- Quels sont les trois ordres de la société?
"Madame, c'est quoi ordre?" / moi : "euh, on a fait 1h là-dessus hier, et c'est écrit texto sur ton livre, que tu as sous les yeux"
- Quel ordre paye les impots?
"Madame, c'est quoi imepote?" / moi : "quoi??! ah, oui, bien sûr, c'est taxes en anglais" / "aah" (5 fois seulement, car c'était la dernière question, seulement pour les plus balèzes!)
Et puis il y a aussi ceux qui m'appellent toutes les 30 secondes pour savoir comment on écrit un mot : "Madame, c'est comment on écrit habillé"? / "Madame, c'est comment on écrit gens?" ...
Enfin, la palme revient à l'élève qui lit à voix haute la 1e question : "quand est né Louis Exevéï?", ah, Louis 14!!
J'ai comme l'impression qu'on teste ma patience... et qu'on cherche à me faire réfléchir : comment peut-on arriver en 4e, après un cursus scolaire entièrement français, dans cet état là?
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